Bonjour à tous,
Je vous avais promis hier une journée stressante, elle le fut, mais elle fut surtout extrêmement satisfaisante pour Sam et toute l’équipe. En effet, Sam contourna le point de passage au Sud de l’Islande à une magnifique 4ème place, juste devant PRB et première des bateaux d’ancienne génération. Une superbe performance à ce stade de la course. Puis sur la redescente, les premiers durent lutter dans des vents capricieux, alors que Sam, restée plus proche de la route directe, s’emparait la nuit dernière de la première place du classement général pendant quelques heures, quel bonheur !
Mais il ne faut pas oublier que cette magnifique course de Sam se fait au prix de manoeuvres incessantes pour adapter sa configuration de voiles, les régler au mieux, affiner sa trajectoire, étudier la météo. La photo ci-dessous illustre bien l’engagement total qu’elle met à tirer tout le potentiel de son bateau, puisqu’elle porte 3 voiles simultanément. Seul un parfait réglage de chaque voile assure une efficacité maximale à cette configuration. Si ce n’est pas parfaitement exécuté, au contraire, les voiles peuvent se perturber les unes par rapport aux autres.
Quand on observe les vitesses de Sam hier dans cette configuration, on comprend que c’était parfaitement réglé, mais après 6 jours de course, ces efforts doivent aussi commencer à peser sur les organismes.
Mais Sam n’est pas la seule à être à fond. Les trois bateaux les plus rapides depuis le début de la course, Linkedout, Charal et Apivia, voient sans cesse leurs poursuivants revenir sur eux en raison d’une météo régulièrement plus favorable aux chasseurs qu’aux chassés. Les complices du groupe de Sam, PRB, Seaexplorer, MACSF et Maître Coq, restent eux aussi à l’affût, et les écarts sont si maigres qu’il est très difficile de dire qui sortira vainqueur de cette lutte acharnée. Le classement est établi en fonction de la distance à parcourir vers le prochain point de passage, et on voit ci-dessous que 6 bateaux sont presque à égalité, et se partagent le leadership au gré des classements depuis hier soir.
Si le vent revient et s’établit avec une forme de régularité, les bateaux les plus récents devraient à nouveau s’échapper, mais il y aura encore des zones de transition entre différents systèmes météo, qui pourraient à nouveau rebattre les cartes.
Dès ce soir déjà, les premiers devront à nouveau se débattre dans des vents faibles dans une dorsale avant de rejoindre un flux soutenu de vent d’Est au Nord d’une dépression.
Les bascules du vent, c’est à dire ses changements d’orientation seront ensuite suffisamment franches pour que les bateaux choisissent de faire de la vitesse aux angles de vent rapides, lors de chacun des trois segments de route restant. On voit bien sur le routage ci-dessus que c’est essentiellement au vent de travers, que pourrait se jouer la deuxième partie de la course.
Si tout se passe comme prévu dans ce scénario, l’arrivée aura lieu dans la nuit du 14 au 15 juillet.