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Une fin de course difficile

Difficile fin de course pour les bateaux actuellement dans le Golfe de Gascogne. La faute à ce que l’on appelle un « marais barométrique »… C’est quoi ce truc encore ?… Tout simplement une expression pour décrire l’absence de différentiel de pression atmosphérique sur une zone étendue. Or ce sont ces différences qui génèrent le vent… 

En effet, il faut s’imaginer une carte isobarique en volumes : les anticyclones sont comme des montagnes, et les dépressions des vallées. Les lignes de pression sont comme des lignes de niveau d’une carte géographique. Le vent descend de la montagne anticyclonique en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre autour du centre (le sommet) et s’engouffre dans les vallées dépressionnaires en tournant dans le sens inverse. 

Plus les lignes de pression sont rapprochées, plus la pente est raide, et plus le vent est fort. Le rapprochement de ces lignes de pression, ou isobares, c’est ce que l’on appelle le gradient de pression… et c’est ce qui génère le vent. 

Mais parfois, les systèmes anticycloniques et dépressionnaires sont trop éloignés les uns des autres, les isobares sont alors desserrés et c’est ce que l’on appelle un « marais barométrique », une zone sans vent, avec « au mieux » des orages…

En image, on voit bien sur la carte ci-dessus qu’il n’y a pas de proximité entre les isobares dans le Golfe de Gascogne, toute la zone est à 1020hpa… et donc pas de vent… alors que l’on visualise bien plus à l’Ouest sur l’Atlantique, les lignes de pression autour de la dépression.

Tanguy doit donc se débattre avec des vents faibles et aléatoires, qui rendent le jeu des pronostics très incertain. Aussi bien en termes de classement, car tout est possible, même par rapport à des bateaux plus lointain, si l’un reste englué dans une zone sans vent tandis que l’autre attrape du vent le long d’un orage, ou poussé par le souffle d’une bande de goélands en colère, qu’en termes de prévision d’arrivée. 

La stratégie devient alors simple lorsque l’on ne peut plus rien prévoir : avancer vers le but, profiter de chaque souffle d’air pour faire de la distance dans la bonne direction, et se placer autant que possible entre l’adversaire de derrière et l’arrivée pour ne pas lui laisser d’ouverture…

A ce petit jeu, la position d’Initiatives Coeur ce matin est un peu préoccupante face au japonais décalé dans le Sud et qui a bien progressé. Tanguy et PRB cherchaient le bénéfice d’une bascule du vent qui favorisait le placement au Nord, mais qui ne s’est pas complètement concrétisée avant que le vent ne tombe… espérons qu’il puisse maintenant se recaler et engranger des milles vers l’arrivée…

Quant à son arrivée, les modèles météo divergent comme on peut le voir sur les routages ci-dessus, mais indiquent une arrivée entre midi et 18h demain… à prendre avec beaucoup de précautions. A savoir, entre 12h30 et 18h30, il n’y aura pas assez d’eau dans le chenal des Sables pour entrer…