Tanguy a été victime d’une avarie sérieuse avec la rupture de sa tête de mât.
L’incident s’est produit à environ 150 milles au nord des îles du Cap Vert. Tanguy va bien. Il fait un état des lieux en ce moment-même et nous tient au courant dès que possible, mais ça ne fait clairement pas partie de la liste des avaries qu’on envisage de réparer en mer avant le départ…
« J’étais en navigation « normale » depuis 24 heures sous Code 0 et grand-voile haute : tout à coup, la tête de mât a lâché. Je ne trouve pas d’explications mécaniques depuis que j’ai récupéré la pièce pour tenter de comprendre. J’ai dû affaler la grand-voile complétement et la voile d’avant est passée à l’eau et a chaluté. Comme elle tirait fort sur le mât, j’ai dû la libérer mais elle s’est prise dans le voile de quille. Je la traîne et donc j’avance lentement : j’ai déroulé une autre voile d’avant au capelage et je suis allé récupérer la tête de mât qui était dans les airs, suspendu par la drisse. J’ai donc le petit tronçon cassé dans les mains avec les aériens électroniques, l’antenne VHF… Tous les éléments sont là : c’est la partie carbone du tube qui a explosé.
Je me dirige vers Saint-Vincent sous J-2. Je n’ai pas pu plonger pour libérer la quille parce qu’il y a trop de mer : il faut donc que je rallie un mouillage. Je suis à 150 milles du Cap-Vert et il y a une baie à Mindelo où je peux m’arrêter : je pourrais extraire la voile de la quille et grimper dans le mât pour effectuer des réparations. Je pourrais alors hisser de nouveau la grand-voile, même si je devrais prendre un ris en permanence et que je ne pourrais pas utiliser les voiles d’avant en tête (Code 0, grand spi, grand gennaker). Je pourrais naviguer, mais avec moins de toile.
Je ne prendrais pas de risques et il me faut d’abord expertiser tout ça avant de repartir. Je ne connais pas Mindelo mais j’ai une personne de mon équipe qui s’est déjà arrêté là-bas lors d’une course : il m’a indiqué qu’il y avait une baie bien protégée avec des mouillages et même des bouées. J’avance à sept nœuds environ et j’essaye d’arriver avant la nuit prochaine : je ne prendrais pas de risques car je dois arriver de jour pour faire la manœuvre. »
Une photo prise juste après l’avarie.