A 24 heures du départ, Sam et Tanguy peaufinent leur stratégie météo, avec une descente vers l’équateur qui s’annonce rapide.
Le bateau est prêt, Sam et Tanguy aussi. Ils sont plongés dans leurs fichiers météos afin de déterminer la meilleure trajectoire et indiquer à l’équipe quelles sont les configurations des premiers jours de course. Ainsi les bonnes voiles seront à poste pour le départ, et les voiles à utiliser les premières par la suite pas trop inaccessibles en vue de leur envoi imminent. Le matériel embarqué et mobile, près de 600 kilos, sera aussi « matossé » comme il se doit afin de faire contrepoids et de garantir au bateau la meilleure assiette possible.
Mais ce ne sera une aide que de courte durée, car dès le passage de la bouée au large d’Etretat, le bateau changera d’amure (c’est à dire que le vent ne viendra plus de bâbord mais de tribord (respectivement gauche et droite en regardant dans le sens de la marche)) Après donc seulement une paire d’heures de course, nos deux co-skippers devront donc se transformer en déménageurs bretons pour tout déplacer en vue du bord plein Ouest qui leur permettra de sortir de la Manche.
Petit rappel sur le parcours avec l’aide de la carte ci-dessous :
Il faut d’abord sortir de la Manche, zone à haut risque, avec son lot de cargos, de pêcheurs et de courant. Puis traverser le Golfe de Gascogne, souvent balayé par les fronts et les dépressions à cette époque. Ils n’y échapperont pas, puisqu’après une période de vents faibles, un front passera sur la course, avec un vent de Sud-Ouest devant le front (front chaud), puis de Nord Ouest derrière le front (front froid). Il faudra donc le traverser, pour pouvoir descendre plein Sud avec un bon angle de vent. C’est alors que commence la navigation la plus plaisante, en profitant des vents portants des Alizés (venant de Nord-Est à Est selon les configurations) autour de l’Anticyclone des Açores permettant de descendre très vite vers l’équateur et son fameux Pot au Noir. C’est alors un peu la loterie dans cette zone fortement orageuse qu’il faut traverser tant bien que mal pour retrouver les Alizés de l’hémisphère Sud autour de l’anticyclone de Sainte-Hélène. D’abord au près, donc avec le vent plutôt de face, l’angle devrait progressivement s’ouvrir pour accélérer jusqu’à Salvador de Bahia.
Je vous vois venir, ils arrivent quand ?
L’E.T.A. (Estimated Time of Arrival)… l’éternelle question, en général, vous me laissez un peu de répit avant de devoir y répondre, mais là, elle m’a déjà été posée… éternelle réponse, « ça dépend du vent » 😉 et du temps passé dans le Pot au Noir, totalement imprévisible. Mais les fichiers météos actuels sont favorables à une descente rapide jusqu’à l’équateur, et à un temps de parcours qui pourrait descendre à un peu plus de 12 jours… Preuve de la qualité des conditions météo de la première semaine de course, François Gabart, qui s’attaque au record du Tour du Monde en solitaire, et Yves Le Blevec, à la même chose mais contre les courants et les vents dominants, ont choisi de partir ce weekend aussi…
Enfin comme chaque fois, vous pourrez suivre en temps réel la course d’Initiatives-Coeur sur « Le Live » du site Initiatives-coeur.fr, dispositif unique permettant de recevoir en temps réel les données de navigation du bateau : cap, vitesse, vent, ainsi que de nombreuses informations sur la vie de Sam et tanguy à bord.
ça se passe ici