C’est actuellement de la vitesse pure, du petit réglage, dans les alizés du Sud-est, pour essayer de grappiller des milles sur ceux de devant, ou de ne pas en perdre en attendant des conditions franchement favorables à notre bateau. Néanmoins ne nous mentons pas, il nous manque un petit quelque chose de vitesse actuellement. Ce sont les mêmes angles qu’en Manche, et une nouvelle fois, Sam et Tanguy sont un peu en difficulté pour trouver réellement la vitesse optimale.
Côté pile, nous avons d’ores et déjà identifié des évolutions à apporter sur le bateau pour le rendre plus performant à ces allures où le vent vient à peu près à 80 degrés de l’axe du bateau. D’une part, en modifiant nos ballasts d’eau. Il s’agit de réserves d’eau que l’on remplit ou vide pour accroitre la puissance du bateau et l’empêcher de giter. Ils sont compliqués à utiliser dans ces conditions, car le bateau a envie d’accélérer, de planer, il faut donc qu’il soit léger, mais pas encore complètement, car avec beaucoup de tension dans les voiles et de gite il faut aussi qu’il soit puissant donc chargé en eau. Nos ballasts actuels, s’ils permettent d’être très puissants, répondent à une ancienne réglementation et leur placement impose de mettre beaucoup d’eau dedans pour atteindre cette puissance. L’évolution que nous planifions limitera cette puissance en nous conformant à la nouvelle jauge (ensemble des règles à respecter dans la conception du bateau) mais en excentrant les ballasts, leur rapport poids/puissance sera meilleur. Par exemple, la nouvelle puissance maximale autorisée sera atteinte avec un bateau 800 kilos plus léger qu’actuellement, soit 800 litres d’eau en moins dans les ballasts. Cette modification sera apportée dès cet hiver. Nos foils ensuite sont les plus petits de la flotte. Si ça ne nous pénalise pas trop à très haute vitesse, ça retarde la vitesse à partir de laquelle ils vont réellement apporter un gain de performance au bateau. Et Sam et Tanguy sont actuellement dans cette zone grise, où nos foils ne « poussent » pas encore, et où l’absence de dérive est un peu pénalisante; autour de 15 noeuds de vitesse. Nous avons prévu de réaliser des foils plus puissants au printemps 2019 pour « décoller » plus tôt. La course nous conforte donc dans les deux évolutions majeures que nous avons identifiées, dont les foilers plus récents (Malizia, Saint-Michel Virbac, Des Voiles et vous et Bureau Vallée) bénéficient déjà.
Côté face, à cette allure où il faut trouver le bon équilibre entre puissance et glisse, où les réglages de voiles sont très importants, nous n’avons sans doute pas encore trouvé le mode d’emploi complet du bateau. Il faudra dès sa remise à l’eau, passer des heures précisément autour de ces vitesses et de ces angles de vent pour trouver les bonnes configurations de voiles, les bons réglages, la bonne vitesse tout simplement. Pour progresser, il faut l’admettre et orienter les axes de travail en conséquence. Il n’y a aucune raison objective de ne pas y arriver.
En attendant côté météo, les prévisions sont un peu moins favorables avec un vent qui faiblit légèrement et une route qui s’allonge… enfin une E.T.A qui recule… à mardi matin désormais. Lundi après-midi hier, mardi matin aujourd’hui… je sens qu’ils vont avoir le mauvais goût de nous faire une arrivée en pleine nuit ! 14 jours d’avitaillement étaient prévus à bord, mardi ça fera 16 jours…. oups ! Heureusement, les conditions dures des premiers jours ont un peu ralenti le rythme de prélèvement dans la cambuse… et puis Caroline prévoit toujours quelques extras qui, à défaut d’apport nutritionnel optimisé (bonbons et chocolats), permettent de voir venir.