Ils sont partis !
La sortie du port du Havre était assez impressionnante hier matin avec une mer très forte qui heureusement s’assagissait un peu dès que l’on éloignait de la côte et de ses ressacs, mais ça secouait quand même pas mal et ça met dans l’ambiance. Sam et Tanguy ont donc décidé de partir prudemment en conservant deux ris dans la grand-voile, sans doute aussi parce que les fichiers météo indiquaient davantage de vent que ce qu’ils ont eu lors de la première heure de course. Les grains de la nuit furent violents, mais il leur fallut quand même augmenter la toile avant Etretat.
Depuis le départ, Sam et Tanguy ont eu un peu de mal à « trouver la carbu » comme on le dit dans notre jargon, c’est-à-dire qu’ils naviguent à une vitesse un peu plus faible que leurs concurrents directs et nul doute que ça doit les frustrer et qu’ils doivent chercher sans cesse ce qui leur permettra de combler ce léger déficit. Dans cette situation, il est plutôt positif que les conditions météo et les configurations de voiles nécessaires changent, ça permet un peu de remettre les pendules à zéro.
C’est ce qui se dessine devant eux. Après ces premières heures de course au près puis au vent de travers avec de forts grains et beaucoup de mer, la journée s’annonce beaucoup plus lente, avec une dorsale à traverser. Une dorsale, c’est une zone de vent faible dans le prolongement d’un anticyclone, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.
L’objectif des prochaines heures
Il faudra traverser cette dorsale pour aller chercher le front qui suit, le traverser lui aussi pour se positionner dans le front froid et ses vents de Nord-Ouest, et à ce moment-là, choisir de descendre vers le Sud à grande vitesse. Dans ce front, les rafales annoncées pourront atteindre 50 noeuds, et le passage brutal d’un vent de Sud-Ouest à un vent de Nord-Ouest générera une mer croisée. Il faudra donc trouver le bon dosage entre la vitesse et la sécurité afin de ne pas casser le bateau.
En attendant, les prochaines heures seront calmes, et il faudra jouer avec les courants à la pointe de la Bretagne… quelques heures en mode solitaire du Figaro (c’est-à-dire à jouer avec la côte et les courants) avant de se transformer enfin en navigateurs du large…